Cette première semaine a été calme, mais pleine d’imprévus. Indienne quoi ! Niveau boulot je n’ai pas chômé, mais je n’ai pas fait grand chose de différent par rapport à d’habitude, à part remettre d’aplomb le bureau indien qui croulait sous les problèmes techniques du fait de l’incompétence notoire du sous-traitant local. J’ai encore à faire, mais j’ai écrémé le plus gros. Le soir en sortant, je faisais le tour du quartier pour trouver des restaurants sympas dans lesquels je pourrai amener Angelina. Le premier soir j’ai galéré. Je suis allé à Brigade Road à pied (c’est LA rue qui bouge à Bangalore), et ne trouvant pas vraiment mon bonheur, je me suis résigné à tenter les fast-food “safe” pour au moins ne pas tomber malade. J’ai commencé par un Subway. Quand j’ai vu la gueule des denrées présentées dans les bacs, j’ai tourné les talons sans demander mon reste. C’est certainement sans risque, mais ça n’inspire quand même pas confiance. J’ai ensuite été au KFC où il m’est arrivé tout un tas de mini embrouilles, à commencer par mon incapacité à comprendre l’accent du type qui prenait la commande. Je suis habitué à l’accent indien, mais quand il est trop prononcé c’est vraiment difficile. Le KFC a l’avantage d’être peu risqué et en même temps un peu épicé, ça aide à préparer le bide. Bref, tout ça n’est pas très excitant.

Le lendemain j’ai décidé de prendre une autre direction pour tenter de trouver un restaurant italien. En cherchant quelle ne fut pas ma surprise en voyant que j’habitais juste à côté du Leela Palace, LE palace de Bangalore ! J’étais assez surpris, car persuadé qu’il se trouvait ailleurs, sur Old Airport road. J’ai donc décidé d’aller y manger. Le diner était très bon, et du même ordre de prix que la dernière fois, c’est à dire 25€ entrée plat dessert verre de vin et bouteille d’eau. J’avais un doute quand même sur le fait que ce soit vraiment le Leela Palace, mais le bâtiment à l’entrée était très ressemblant et le jardin à l’intérieur aussi. J’ai compris ensuite qu’il s’agissait d’un autre palace, le Oberoi. Sur la route du retour, juste à côté, j’ai jeté un coup d’œil dans la cours intérieure d’un autre grand hôtel, et bien évidemment, c’est là que se trouvait le restaurant italien. En tout cas j’étais bien content car j’avais découvert un spot d’hôtels de luxes, parfait pour aller au restaurant le soir.
Le troisième jour, j’ai décidé de rester à la maison et de me faire un “plateau-télé” en mangeant le saucisson et le fromage ramenés de France avec un bon verre de rouge. J’étais sur la fin de Dexter et comptais bien finir la saison. J’ai donc été faire deux trois courses pour accompagner tout ça et je me suis mis dans le lit comme la vieille larve que j’adore être! Et là, c’est le drame… En croquant dans le pain, je me suis cassé une dent! Elle n’est pas tombée, mais elle bouge et je ne peux plus mâcher du côté gauche.

Donc mon quatrième jour fut marqué par ma visite chez le dentiste. Pooja, la collègue qui gère tout la logistique du bureau indien, s’en est occupée. Sa cousine étant dentiste, spécialiste du traitement canalaire, elle n’a eu aucun mal à me trouver un rendez-vous dans la journée. Le chauffeur m’a amené à une clinique, mais après 5 minutes d’attente on m’a dit que le cabinet du Dr Ramya était à 50 mètres. J’y suis donc allé en me disant tant mieux, car pendant que je patientais il y avait eu deux coupures de courant et visiblement il faut que quelqu’un aille enclencher le groupe électrogène qui n’est pas automatique… En arrivant dans le cabinet, je me suis dis que finalement la clinique n’était pas si mal et je me suis demandé si c’était une bonne idée d’y aller. Mais les apparences sont trompeuses. En effet, l’entrée ne ressemble pas à celle d’un bâtiment médical. Il y a un petit portail tout abimé qui grince et le sol est à moitié recouvert de terre. Le groupe électrogène lui, est juste devant l’entrée et tourne en permanence. Pour entrer, il faut enlever ses chaussures et les laisser dehors, comme dans la clinique d’ailleurs. J’ai patienté quelques minutes et finalement le docteur m’a reçu. Son cabinet et ses instruments sont très propres et son matériel tout aussi moderne (voire plus car elle avait une caméra et un écran plat pour les explications) que celui de la dentiste du 16ème que j’ai été voir la semaine avant mon départ. Le diagnostique était rigoureusement le même, sauf que là, une des dents était cassée. Le traitement est cependant identique. Il faut savoir que clairement mes dents sont pourries. Ce n’est pas un hasard, ça fait bien 15 ans que je n’ai pas été chez le dentiste, à part pour un détartrage il y a 2/3 ans. J’en ai donc profité pour demander un devis pour tout refaire, comme à Paris. C’est dans ce genre de moment qu’on est vraiment content d’être en Inde. Car alors que la dentiste en France me demandait 4000€ (!!!) pour le traitement de 4 dents, ici je vais m’en tirer pour 230€ pour le traitement de toutes mes dents, détartrage, nettoyage, couronnes, traitement et retraitement canalaire, et tout le pataquès compris! A noter que les matériaux sont les mêmes… En plus, elle ne m’a même pas fait payer la consultation…

Enfin, aujourd’hui, Dharma m’a à nouveau proposé de me faire à manger pour midi et j’ai fini par dire oui. Il a préparé des pâtes avec une sauce à base de tomates, oignons et ail de ce que j’ai pu identifier. C’était carrément excellent. Cuites à merveille, la sauce à tombé par terre et en plus il y avait un pot de parmesan et de quoi en mettre une tonne, comme j’aime! Je me suis dis, quel con de ne pas lui avoir demandé plus tôt de faire à manger. Résultat, et il est à nouveau de corvée ce soir. Sinon aujourd’hui je suis pas mal sorti. Je me suis baladé autour du lac Ulsoor à côté de la maison ; j’en ai profité pour prendre quelques photos. Aussi j’ai repris le rick et je me suis rendu compte qu’ici il n’est pas difficile de trouver des chauffeurs qui acceptent de mettre le compteur, ce qui permet de payer deux à trois fois moins cher qu’une négociation, surtout si on connait le chemin et qu’on ne laisse pas le chauffeur faire le tour de la ville. J’ai été à l’alliance française où je n’ai pas trouvé grand chose d’intéressant. Puis, comme j’avais galéré toute la soirée de la veille pour payer des billets d’avions avec des cartes de crédit qui ne passent pas sur les sites indiens, j’ai été dans l’agence de voyage à côté de l’appart. Sur les trois que j’ai tenté le matin c’était la moins cher. J’ai quand même perdu 2000 Rs par rapport au prix d’internet, mais finalement ça y est, nous avons nos billets pour Goa…
