Ca a été un sacré séjour tout de même. Comme pour a peu près tout en Inde, je ne pensais pas que ca se passerait comme ça, mais au final je ne suis pas déçu. Déjà niveau boulot (j’y suis quand même allé pour ça), ça a avancé beaucoup plus vite que je ne l’imaginais. Et puis il y a eu ce fil rouge qu’ont été mes problèmes dentaires. Ca a commencé dès la première semaine avec la fracture de ma molaire 26 (maintenant je m’y connais beaucoup plus en dentisterie) et ça s’est fini une heure à peine avant mon départ pour l’aéroport. Pour donner un court aperçu, je me suis quand même fait arraché une dent (la fameuse 26), posé un bridge (la 45) et ait reçu des soins mineurs sur 10 autres dents… Ca s’est terminé par le bridge qui a posé quelques problèmes qui ont finalement été résolus. Une de mes collègues me disait que Vincent, un autre collègue français qui a vécu un an a Bangalore, lui disait qu’en Inde, il a une solution à chaque problème. J’ai quand même passé en tout 11 heures chez le dentiste pendant ces 4 semaines…
La dentiste était très sympa heureusement et je suis le seul français qu’elle ait jamais soigné. Elle avait auparavant soigné des Allemands et des Australiens. Elle a pris toute les précautions et m’a fait passer en priorité pour tout. Son cabinet est accolé à sa maison. Son mari est lui aussi dentiste mais il bosse ailleurs. Le dernier soir, elle a tenu à ce que son mari prenne une photo de nous deux, comme adorent le faire les indiens. Nous avons pas mal discuté, enfin surtout elle puisque la plupart du temps je ne pouvais pas parler. Au fil des conversations elle m’a dit qu’elle avait découvert qu’il existait des homosexuels dans ce monde il y a seulement 7 mois! Il faut rappeler qu’en Inde, l’homosexualité est interdite.
Et puis il y a une chose que je voudrais évoquer à propos de l’Inde, c’est le rapport qu’on a avec les “serviteurs”. On a un peu l’impression de vivre au temps de l’esclavage car les types sont vraiment corvéables à merci. Il y a cette espèce de clientélisme constant avec les boys, les chauffeurs, etc. Si le boy est sympa et fait bien son boulot, il faut lui donner un bon “tip” à la fin du mois, sinon son service va se dégrader. D’un autre côté si on lui donne trop, il fera la gueule si on ne donne pas autant la prochaine fois. J’avais vraiment l’impression de me retrouver dans un romans du genre Dostoïevski, où les personnages de la haute société ont tous des serviteurs, font préparer les chevaux pour aller à la datcha, etc. Sauf que là les serviteurs sont des boys, les chevaux sont remplacés par les chauffeurs et le tout dans ce qui est quand même la plus grande démocratie du monde. Avec le sous développement qu’il y a là-bas et ce système de caste je me suis souvent fait la réflexion que la France au moyen-âge devait ressembler à ça, la modernité en moins. Mais beaucoup de choses devaient être comme ça : les odeurs parfois dans la rue (odeurs de merde disons le clairement), les animaux de ferme en plein milieu de la ville, les adultes et enfants très pauvres et très maigres dans la rue, qui parfois dorment à même le sol. Et à côté de tout ça, ceux dont je fais parti, dont on voit immédiatement l’appartenance à une classe aisée.
Les quelques photos de cet article sont des images typiques de ce que l’on voit dans la rue en Inde. il y a également des pécheurs de Goa ainsi que la pooja au temple de Nandi de Bangalore.
Je ne sais pas encore à quelle date je retournerai là-bas, mais c’est pour bientôt. D’ici là, l’envie me prendra peut-être d’écrire un autre article sur ce voyage.